Dans le vaste royaume de la création artistique, émerge une force subtile mais puissante : l'art guérisseur. Des œuvres qui transcendent l'esthétique pure pour plonger dans les méandres de l’âme. Des artistes telles qu'Emma Kunz et Hilma Af Klint ont tracé des sentiers artistiques qui vont bien au-delà du pinceau et de la toile. Ainsi, je souhaitais vous parler ici de spiritualité, de guérison et d’art.
Je vais donc partager en parallèle de mon expérience en tant qu'artiste, mes convictions intimes et authentiques de mon parcours artistique, de vie et de celui d’autres femmes artistes qui sont devenues des inspirations au fil du temps et de ma pratique. N’y voyez pas ici de l’ego d’artiste, mais plutôt une envie sincère de partager un témoignage, retransmettre une expérience de vie et offrir un humble espace d'échange entre vous et moi.
L’art a fait son entrée relativement tard dans ma vie. C’est à l’âge de 36 ans que j’ai décidé de changer complètement de vie et de suivre un appel profond de mon cœur et de me diriger vers la guérison alternative. Animée par un profond élan d’aller à ma rencontre et de me guérir, je me suis formée en Reiki pour commencer, puis en hypnose et PNL. Ainsi, je découvrais des capacités médiumniques, mes aptitudes naturelles la transe et au magnétisme. J’ai ensuite entrepris un grand voyage à la rencontre des méthodes de guérison alternatives dans le monde que j’ai retransmis d’abord dans un blog, puis dans un livre qui est maintenant finalisé et en attente de publication. Ainsi, je me suis investie dans la retransmission de mes expériences de vie, des enseignements spirituels que j'ai reçus, de mes découvertes et explorations et de ma quête de guérison et de vérité universelles.
C’est à Bali que l’art a fait une entrée triomphante dans ma vie. Je vivais alors dans un ashram où je pratiquais la méditation toute la journée. Cette forme de méditation biodynamique me permettait de voyager au-delà du visible et de revenir avec des images plein la tête. J’ai donc eu cette irrépressible envie de les peindre, de les dessiner et encore une fois de les partager. N’ayant aucune expérience en art et pensant sincèrement n’avoir aucun talent, c’est lors d’un atelier de mandala facilité par une de mes amies à l’ashram, que j’ai pris les crayons pour la première fois. Je ne les ai plus jamais lâchés. Je dessinais avec le peu de matériel que j'avais sous la main dans cet ashram balinais et ce, dès que j'avais un peu de temps libre.
C’est ainsi que j’ai commencé à dessiner des codes de lumière. Je ne savais pas du tout à ce moment-là ce que ça signifiait, c’est une amie médium qui a posé ce mot en regardant mes œuvres.
Un jour, alors que je partageais une de mes œuvres sur les réseaux, la première que j’ai créée à Bali, une de mes amies me demanda si je connaissais Hilma Af Klint. C’est alors qu’Hilma entra dans ma vie.
Je n’avais jamais entendu parler de cette merveilleuse artiste et je découvris ainsi l’une de ses œuvres phare, Altarpiece no.1, qui ressemblait fortement à une des miennes, puis, plus tard, une seconde. Je ne me comparerais jamais à cette grande artiste évidemment, mais la ressemblance est troublante.
Vous pourrez en juger par vous-même dans les photos ci-dessous.
Je me suis donc immédiatement renseignée sur son parcours et découvris que cette artiste Suédoise, née en 1862, était l’une des pionnières de l’art abstrait. Celle-ci faisait partie d’un groupe de cinq femmes appelé Les Cinq, qui se réunissaient tous les vendredis pour des rencontres spirituelles et l’étude de la médiumnité entre autres. Aujourd’hui, ce genre de cercles de femmes prend un grand essor et j’ai moi-même été formée en sagesse des femmes et dans l’animation de tentes rouges et rites de passage pour les femmes. J’y ai donc immédiatement vu un intérêt commun dans les pratiques spirituelles dans lesquelles j’étais engagée depuis plusieurs années et celle de cette grande artiste. C’est à travers cette spiritualité et ces réunions qu’Hilma Af Klint commencera à canaliser des énergies qu’elle appellera « Les Grands Maîtres » et s’initier à la peinture automatique. Elle dira alors : « Les peintures se sont peintes directement à travers moi, sans esquisse préliminaire et avec grande force. Je n'avais aucune idée de ce que ces images allaient représenter, néanmoins je travaillais vite et avec assurance, sans changer aucun trait de pinceau ».
Son œuvre majeure, Le Temple, n’a pas été comprise lors de son vivant et Hilma passa la majorité de sa vie artistique à essayer de comprendre et d’interpréter ces œuvres dont elle était elle-même spectatrice. Elle légua ses œuvres à son neveu à sa mort en 1944, en précisant que celles-ci devraient rester scellées au minimum vingt ans après sa mort, l’humanité n’étant pas prête alors pour les recevoir. Il faudra attendre vingt ans de plus pour que ses œuvres soient enfin révélées au grand public à Los Angeles en 1986. Aujourd’hui de renommée mondiale, Hilma Af Klint a été exposée également au Guggenheim de New York en 2018 et sa collection de plus de 1200 peintures est gérée par la Fondation Hilma Af Klint à Stockholm.
Ce que je vois dans les œuvres d’Hilma sont cette quête de l’union sacrée qui me parle au plus profond de mes entrailles et à laquelle je me suis moi-même dévouée ces dernières années. Cette danse entre le féminin et le masculin avec de grandes symboliques autour de la dualité et de l’union des polarités. Ses œuvres sont remplies de symboles, de lettres et de géométrie sacrée qui en font pour moi, de puissants outils d’éveil pour l’humanité. Il se dégage une vibration de guérison très forte que le conscient humain ne peut pas nécessairement comprendre et interprété mais que l’esprit, lui, perçoit. Ce sont des œuvres qui nourrissent un profond voyage d’ascension que l’humanité vit et expérimente actuellement sur Terre. Ainsi, Hilma était pionnière non seulement de l’art abstrait mais également de cet art transcendantal, humaniste et spirituel.
Plus tard, je rencontrai Emma Kunz, une artiste suisse guérisseuse et chercheuse en radiesthésie (1892-1963) dont l'exploration de la géométrie sacrée a ouvert des portes vers l'art vibratoire et ses propriétés thérapeutiques. C’est assez rapidement qu’Emma utilise ses dons de voyance et de guérison en pratiquant la radiesthésie à l’aide d’un pendule. Elle est donc d’abord reconnue pour ses talents en thérapie et l’aide parfois miraculeuse qu’elle apporte aux personnes qui viennent la consulter. Cependant, elle n’utilisera jamais le mot miracle pour parler de sa pratique et expliquera humblement qu’elle permet l’éveil des ressources de guérison cachées en chaque être humain. Elle expliquera également avoir découvert des capacités de guérison dans la pierre de Würenlos, où le centre Emma Kunz a été fondé, et elle baptisera cette pierre « AION A ».
C’est en 1938 qu’elle commencera à dessiner des peintures grand format sur papier millimétré et baptisera son œuvre « Stylisation et forme en tant que mesure, rythme, symbole et métamorphose du nombre et du principe ». On peut alors voir l’utilisation de la géométrie sacrée et des codes de lumière dans ses œuvres. Elle réalise ses dessins avec son pendule, par radiesthésie. Le pendule lui dicte les points qu’elle doit poser sur papier et qu’elle relie ensuite à la règle et au compas, parfois pendant de nombreuses heures sans se rendre compte du temps qui passe, comme guidée par une puissance invisible et un état de transe qui, une fois terminée, la laisse elle-même première spectatrice de l’œuvre qu’elle a créé.
En 1973, dix ans après sa mort, Emma Kunz sera exposée pour la première fois au musée des Beaux-Arts d'Argovie (Aargauer Kunsthaus), à Aarau et c’est en 1991 que l’ouverture officielle du musée Emma Kunz aura lieu.
Les œuvres d’Emma ne laissent pas insensible. Elles sont hypnotisantes, apaisantes, magnétiques. Elle aussi considère que ses œuvres ont été réalisées pour le 21è siècle et qu’elles répondent à des interrogations sur la vie et le futur. Encore une fois, nous retrouvons une approche profondément humaniste et qui accompagne le chemin de vie de l’être humain sur Terre, et dans sa guérison. Un accompagnement vibratoire, qui se fait par une connexion émotionnelle profonde avec le spectateur au-delà de l'esthétique pure et de son conscient pour, grâce à la géométrie sacrée, parler à l’inconscient, qui lui, perçoit ce langage.
La géométrie sacrée devient une toile fondamentale de l’art guérisseur, déployant des structures géométriques spécifiques pour engendrer des effets harmonisants et équilibrants. Ces formes, comme le cercle, la spirale et le triangle, sont sélectionnées avec soin pour leur signification symbolique et leur capacité perçue à induire des états de calme et d’équilibre intérieur.
Au terme de cette exploration dans le monde captivant de l’art guérisseur, il devient évident que la création artistique peut transcender son rôle décoratif pour devenir un catalyseur de guérison. Des codes de lumière issus de la géométrique sacrée, des palettes de couleurs soigneusement choisies à la résonance vibratoire, chaque élément de l’art guérisseur semble orchestré pour invoquer une réponse profonde. En revisitant les contributions exceptionnelles d’Emma Kunz et Hilma Af Klint, nous avons sondé les profondeurs de l’expression artistique, découvrant comment elle peut servir de miroir à notre propre voyage intérieur. En embrassant cette puissante fusion entre l’art et la guérison, nous honorons la capacité unique de l’art à transcender les limites de l’esthétique pour toucher les fibres les plus profondes de notre être et de notre âme, illuminant le chemin vers la tranquillité et l’épanouissement intérieur.
Je vous laisse sur cette citation d’Emma Kunz… « Puisse ce point énergétique donner naissance à un lieu de rencontre, réunissant la création culturelle, intellectuelle et curative ».
Merci Hilma, Emma et toutes les autres.
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